Avec un potentiel de 35 milliards de mètres cubes d'eau, le Sénégal n'en
exploite que 5,5 %. Pour la Banque mondiale, l'agriculture irriguée
peut tirer profit de ce potentiel.
Si le Sénégal veut renforcer sa production et sa croissance, il peut
miser sur l'agriculture irriguée qui offre de nouvelles possibilités.
Selon le rapport 2014 de la Banque mondiale sur la "Situation économique
du Sénégal", le pays a un potentiel existant de plus de 35 milliards de
mètres cubes d'eau, mais n'en utilise actuellement que 5,5 %. Conscient
de cet atout, l'État a réalisé des investissements en infrastructures
d'irrigation, principalement dans la vallée du fleuve Sénégal, afin de
promouvoir la production rizicole. Mais, constate la Banque mondiale, "les
résultats n'ont pas été à la hauteur des attentes et l'entretien de ces
infrastructures est un problème qui dure depuis longtemps." Elle
suggère la mise en place d'un cadre institutionnel, juridique et
règlementaire pour un bon entretien de ces infrastructures. La Banque
mondiale se réjouit que l'horticulture irriguée ait fait des progrès et
qu'elle occupe la priorité dans le Plan Sénégal émergent. Mais elle
estime que l'autre priorité du gouvernement, c'est la reconstitution du
capital semencier par la mise au point de variétés de semences de
céréales et d'arachides à haut rendement et résistantes à la sécheresse.
L'État espère relever ce défi en participant au Programme de
productivité agricole en Afrique de l'Ouest appuyé par la Banque
mondiale.
Toutefois, selon la Banque mondiale, "la faiblesse continue du secteur agricole constitue une matière à réflexion".
Ainsi, la production céréalière en 2013 a baissé de 12 % par rapport à
2012 et de 17 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années.
Cependant, la production arachidière a augmenté légèrement de 2 %, mais
elle demeure en deçà de la moyenne des cinq dernières années, ajoute le
rapport. Le document explique ces contreperformances par la réduction
des terres cultivées, le recours insuffisant aux semences certifiées et
l'irrégularité des pluies. Quant à la pêche, victime de la surpêche,
elle a enregistré une faible croissance de 1,0 %.
M. Ciss, Le Soleil (Dakar) – AllAfrica 16-02-2015